25 millions de tonnes. Telle est la quantité de coton produite, chaque année, dans le monde. Il faut dire que cette matière est aujourd’hui omniprésente dans le prêt-à-porter. Mais quelle est l’histoire de cette fibre naturelle émanant du cotonnier ?
Si l’on trouve des traces du coton dès 4500 avant J.-C. au Pakistan, puis au Pérou en 2500 avant J.-C., c’est surtout en Inde puis en Arabie et en Égypte que commence la culture du coton. Il faut attendre le XVIIe siècle pour que les indiennes de coton, tissus légers et souvent colorés, soient fabriquées en Europe. Ce tissu commence alors à concurrencer la soie, la laine, le lin ou encore le chanvre.
Au XVIIIe siècle, si l’Europe poursuit sa production de coton, les États-Unis prennent une place prépondérante dans cette économie. En 1860, le pays représente 80 % de la production mondiale du coton ! Cette économie est bien sûr alimentée par le système esclavagiste en vigueur. Rappelons que, en 1830, les États-Unis comptaient pas moins de 2 millions d’esclaves noirs, dont une grande partie travaillait dans les champs de coton, dans des conditions épouvantables.
La Guerre de Sécession (1861-1865) marque la fin de l’esclavagisme et, en conséquence, une pause dans l’exportation de coton vers l’Angleterre. Résultat : 250 000 travailleurs britanniques se retrouvent sans activité. Le pays se tourne alors vers l’Inde et l’Égypte qui, de manière générale, fournissent massivement les pays occidentaux.
Or, si l’Inde fournit du coton à l’Angleterre dont elle est une colonie, le pays doit, en parallèle, acheter les produits manufacturés en coton fabriqués… en Angleterre ! Une situation intenable qui conduira à la révolution sociale et culturelle des années 1920, puis à l’indépendance de l’Inde en 1947. Indépendance dont Gandhi deviendra le symbole.
Après la Seconde Guerre mondiale, les pays d’Afrique de l’ouest, mais également le Pakistan et, bien sûr, la Chine, entrent dans cet immense marché de la production du coton. La Chine qui représente aujourd’hui 40 % de sa consommation mondiale. Mais les consommateurs tendent vers le coton bio, fabriqué de façon plus locale.