C’est à lui que l’on doit, encore aujourd’hui, le visage élégant de Paris. Lui, c’est le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870. 17 années au cours desquelles il s’employa à changer profondément la physionomie de Paris.
Une mission qui lui a été confiée par l’empereur, Napoléon III, qui veut faire briller Paris autant que son homologue britannique, Londres. Au milieu du XIXe siècle, la capitale française est encore composée de petites rues étroites, insalubres voire sordides. Elle est confrontée à la problématique du massif exode rural et de l’industrialisation. Paris est à la fois saturée et moyenâgeuse.
Il faut donc assainir Paris, tracer de nouvelles perspectives, fluidifier la circulation, planter des arbres. Une grande campagne de travaux est alors lancée avec le slogan : « De l’eau, de l’air et de l’ombre ». De grands axes rectilignes sont tracés, à l’instar de la rue de Rivoli. Des gares sont construites. Des immeubles imposants sont bâtis, avec de hauts plafonds, des balcons filants et des façades richement travaillées. Des bâtiments élégants, qui font, encore aujourd’hui, le bonheur des agents immobiliers. Ne parle-t-on pas d’immeubles haussmanniens ? Un terme parfois galvaudé, puisque l’on n’hésite pas à parler de style haussmannien même en province.
Si cette nouvelle architecture est l’une des caractéristiques des travaux entrepris par Georges Eugène Haussmann, ce dernier travaille surtout avec des ingénieurs pour créer un nouveau système d’égouts pour assainir la ville. Il fait percer des canalisations pour l’eau et pour le gaz. Il faut dire que le XIXe siècle marqué par l’hygiénisme, cet ensemble de théories politiques et sociales dont le principe est de concevoir l’architecture et l’urbanisme pour les collectivités en appliquant les règles de préservation de l’hygiène et de prévention de la santé publique.
Pourtant, le baron Haussmann a ses détracteurs. Ses titanesques travaux de démolition et de construction serviraient en fait, pour Napoléon III, à mater les rébellions. Ils mettent également à la rue de nombreux indigents et contribuent, déjà à l’époque, à la spéculation immobilière. Il n’empêche. En moins de 20 ans, Haussmann a donné à Paris le visage qui fait sa renommée encore aujourd’hui.