Le Petit Journal les a qualifiés, en 1907, de « plaie de Paris ». Eux, ce sont les Apaches, ces voyous qui ne devaient pas avoir un casier judiciaire des plus vierges. Au début du XXe siècle, ils terrorisent la capitale et vivent de vols, de meurtres, de petits délits, de bagarres en bande, de prostitution, mais également de fêtes et de bals musettes. Car les Apaches ont, pour leitmotiv, de faire la fête et de ne surtout pas travailler. Ils ont en horreur les policiers, qui le leur rendent bien.
Mais au fait, pourquoi ce nom d’Apaches ? Il vient d’une célèbre tribu indienne, celle de Geronimo, connue pour son courage, certes, mais aussi pour sa violence. Nul ne sait si les Apaches se sont nommés eux-mêmes de la sorte ou s’il s’agit d’une surnom donné par la presse parisienne, dont les Apaches font les choux gras.
Les Apaches possèdent quelques traits caractéristiques : ils sont issus de milieux défavorisés et revendiquent leurs quartiers d’origine situés, à l’époque, en périphérie de Paris. Parmi les noms de gangs, on retrouve ainsi Les Monte-en-l’Air de Batignolles, Les Loups de la Butte ou encore Les Gars de Charonne. De plus, l’Apache se déplace toujours en bande, afin de montrer sa supériorité et d’intimider la foule.
Il ne lésine pas avec le look : il tient à ce que ses chaussures brillent en toutes circonstances, porte toujours une casquette, une veste cintrée, un pantalon pattes d’eph’ et adore se faire tatouer (comme le slogan « Vive l’anarchie », par exemple). Enfin, les femmes apaches ont un rôle très actif au sein des gangs et ne manquent pas de faire entendre leur voix. Mais elles sont aussi sous la coupe de leur homme, qui n’hésitent pas à les frapper et les prostituer.
Si les Apaches ont terrorisé Paris dans les Années Folles, ils disparaîtront en grande partie lors de la Seconde Guerre mondiale. Les autorités les enverront volontairement en première ligne, telle de la chair à canon…
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