Lyon, troisième ville de France, dispose d’une situation stratégique au sud-est de la France. Ce n’est pas un hasard si, très tôt, elle est devenue un véritable carrefour pour les routes de la Soie, ce tissu précieux qui constitue un commerce florissant pour les marchands chinois. Plus qu’un centre de transit, Lyon devient une place forte de la création d’étoffes, et ce dès le XVe siècle.
Après une tentative avortée en 1466 par le roi Louis XI, Lyon devient l’unique entrepôt de toutes les soies entrant en France en 1531. La Fabrique lyonnaise prend son essor, et la corporation des ouvriers « en drap d’or, d’argent et de soie » est fondée en 1540. Les XVIIe et XVIIIe siècle constituent les siècles d’or pour la Fabrique lyonnaise. Sa soie est achetée par les les élites de toute l’Europe. Elle devient une puissante industrie, notamment sous l’impulsion de Colbert. C’est à Lyon que sont par exemple créées les étoffes qui ornent le château de Versailles.
Mais la Fabrique lyonnaise ne survit pas à la Révolution Française, puisque la loi Le Chapelier dissout toutes les corporations. Elle renaît de ses cendres grâce au consul Bonaparte, qui effectue de grosses commandes à la Fabrique au nom de l’État. A partir du XIXe siècle, la production de la soie s’industrialise, notamment avec la création du métier Jacquard qui révolutionne le tissage.
L’industrie continue de prospérer et, au milieu du XIXe siècle, on compte à Lyon 48 000 tisserands, appelés les canuts. Ils travaillent dans des conditions très difficiles dans des ateliers de la Croix-Rousse, un quartier de Lyon, ce qui provoque de nombreuses révoltes aboutissant à des acquis sociaux. A la fin du XIXe siècle, avec la fin du Second Empire, l’industrie de la Soie décline. Elle doit faire face à la concurrence étrangère et, surtout, à celle des fibres modernes.
Elle trouve alors son salut dans la haute couture, qui se développe à Paris. Les années 20 marquent un nouvel âge d’or pour les soyeux, qui travaillent avec de grands noms tels que Jean Patou et Coco Chanel. La maison Hermès lance par exemple son carré Hermès en soie en 1937.
Depuis la Seconde guerre mondiale, si la soie est toujours bien présente dans le monde de la haute couture, elle est cependant largement devancée par les fibres modernes. Mais l’industrie de la soie résiste à Lyon, grâce à des innovations techniques permanentes. Lyon reste bien la capitale de la soie.