« La reine des modistes et la modiste des reines ». Tel est le surnom de Paulette Adam de la Bruyère, née Paulette Antoinette Adam en 1900, à Paris, qui a coiffé les plus grandes stars à partir de l’entre-deux-guerre.
C’est en 1921 que l’aventure commence. Paulette Antoinette Adam ouvre sa première boutique de modiste rue de la Pépinière, à Paris, avant de s’installer, en 1929, avenue de l’Opéra, et de prendre enfin ses quartiers rue Victor-Emmanuel III (aujourd’hui avenue Franklin-D Roosevelt), en 1939. Son enseigne devient « Paulette Modes ». Elle rencontre un grand succès, qui va crescendo pendant l’entre-deux guerres. Elle travaille notamment pour le théâtre et le cinéma et coiffe également les têtes couronnées.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle lance la mode du turban que l’on appellera « turban bicyclette », car il s’agissait d’un moyen de locomotion devenu très utilisé sous l’Occupation allemande. En jersey fin et en velours, ces turbans rencontrent un grand succès jusque dans les années 50.
C’est lors de cette décennie que son succès continue de s’internationaliser. Elle dispose notamment d’un rayon chez Harrod’s, le célèbre grand magasin londonien. Elle ouvrira même, dans les années 60, des succursales à New York, aux États-Unis, ou Buenos Aires, en Argentine. Parmi les stars les plus célèbres que Paulette coiffe, on trouve l’élégante actrice Audrey Hepburn, qui arbore l’un de ses chapeaux dans le film My Fair Lady.
À cette époque, les créations de Paulette sont photographiées par les plus grands professionnels, de Horst P. Horst à Henry Clarke, en passant par Guy Bourdin, pour des magazines qui font et défont la mode tels que Vogue ou Harper’s. Elle travaille pour des couturiers tels que Pierre Balmain, Pierre Cardin ou Christian Dior.
Malgré l’arrivée de nouveaux visages de la mode, dans les années 70, comme Yves Saint-Laurent, Paulette continue de coiffer de grands noms. Claude Pompidou, première dame de 1969 à 1974, est notamment une grande fan des créations de Paulette. La modiste prolifique décède en 1984, et laisse derrière elle l’image d’une grande créatrice, très exigeante sur les formes et les proportions de ses chapeaux, caractérisés par une élégance certaine.