Le film Pépé le Moko

C’est un film qui a marqué son époque. Pépé le Moko est sorti en 1937, en pleine crise économique, deux ans avant que ne soit déclarée la Seconde Guerre mondiale.

Le synopsis de Pépé le Moko

Réalisé par Julien Duvivier, il met en scène Jean Gabin, qui campe le personnage principal, Pépé. « Moko » est un mot d’argot issu de l’expression provençale « em’ac » (avec ça) désignant un marin de la Marine nationale, naviguant en Méditerranée, dont le port d’attache est Toulon. Pépé le Moko, donc, est un caïd du milieu parisien réfugié dans la vieille ville d’Alger. Protégé par la population du quartier, il est intouchable au sein de la Casbah, devenue son territoire. Cependant, il ne peut en sortir sans risquer de se faire arrêter.

Or, un jour, il est surpris par un inspecteur de police, Slimane (Lucas Gridoux), qui mène une descente organisée par le commissaire Louvain (Paul Escoffier). Pépé parvient à s’enfuir, et rencontre alors une touriste apeurée parisienne et sophistiquée, Gaby, interprétée par Mireille Balin. Il devient son amant, suscitant la jalousie de sa maîtresse, Inès (Line Noro).

Slimane et Inès mettront alors tout en œuvre pour retrouver Pépé : le premier pour le faire tomber, la seconde pour détruire l’amour entre Gaby et Pépé. Slimane va s’appuyer sur ce triangle amoureux pour débusquer le caïd et sa bande de receleurs.

Pourquoi Pépé le Moko est un film remarquable

Pépé le Moko est le fer de lance du style de films qui s’installe avant la Seconde Guerre mondiale, celui où l’on met en avant le romantisme des êtres à la marge, parmi lesquels on retrouve des mauvais garçons (comme Pépé le Moko), des filles de joie, et où l’alcool et le spleen possèdent une place de choix.

Le film est remarquable à bien des égards. Non seulement il consacre Jean Gabin comme un héros tragique du réalisme poétique, mais il brille également par la reconstitution de la casbah d’Alger. Les scènes ont été tournées en studio, et les décors sont criants de vérité.

Ce long métrage sera interdit pendant la Seconde Guerre mondiale, car jugé pas assez moral pour le régime de Vichy. Il sera de nouveau autorisé en 1945, et fera office de référence pendant plusieurs décennies.