La mode des turbans semble avoir existé depuis la nuit des temps, tantôt symbole de noblesse tantôt de ségrégation sociale. A l’origine porté par les indiens sikhs, signe de virilité et de puissance, la mode du turban trouva sa place auprès des femmes au gré des âges. Voici l’histoire de cet incontournable accessoire au XXe siècle.
Le turban s’invite dans l’Hexagone dans les années 1910, sous l’initiative du couturier Paul Poiret. Ce dernier voue une véritable fascination pour la mode orientale et décide d’intégrer ce précieux morceau de tissu dans ses créations. Son célèbre « harem pants » (un pantalon large issu des traditions orientales) est alors associé au turban, lançant ainsi une mode bien particulière. Le couturier lancera à cette occasion un évènement mémorable intitulé « Mille et deuxième Nuit », faisant honneur aux styles vestimentaires venus d’Orient.
En 1913, Paul Poiret présentera officiellement le turban dans son défilé, où il sera orné de pierres, plumes et tiares, alors très en vogue à l’époque.
A partir des années 1930, le turban devient un accessoire popularisé auprès des femmes. Il n’est pas rare de voir la gent féminine parée de divers accessoires de tête, parmi lesquels le turban, un atout très prisé.
Mais dans les années 1940, la mode féminine fait place au travail en usine au vu du contexte de guerre. Les femmes doivent porter le bleu de travail à l’usine et utilisent le turban pour se protéger de la saleté, mais aussi pour dissimuler leurs cheveux en désordre.
Ainsi, les femmes utilisent le turban au quotidien au cours des années 1940, notamment pour son aspect pratique. En effet, elles peuvent le porter à vélo sans risquer de le voir s’envoler, solidement fixé sur leurs têtes. Par ailleurs, le shampoing étant fortement rationné durant la guerre, le turban était souvent un moyen de cacher ses cheveux sales et mal entretenus !
Seule les classes bourgeoises avaient le luxe d’utiliser le turban comme un véritable accessoire de mode, alors bien plus stylisé. En Angleterre, aux Etats-Unis et en Allemagne, les femmes arborent de superbes turbans satinés, drapés, tressés et confectionnés en divers matériaux comme la soie ou le velours.
Dans les années 1960-1970, le turban véhicule différents messages selon le pays dans lequel il est porté. En Angleterre, il est signe de distinction : la princesse Grace de Monaco ainsi que la reine Elizabeth II le portaient régulièrement lors d’évènements mondains.
En France, la connotation n’est pas exactement la même. Yves Saint Laurent, alors inspiré par le style vestimentaire de la créatrice de mode Paloma Picasso, décide d’utiliser le turban dans son travail.
Mais contrairement à la famille royale d’Angleterre, le couturier français choisit d’associer cet accessoire à un style plus exubérant. C’est ainsi que l’on voit défiler des mannequins très maquillées, vêtues de couleurs criardes et portant le turban. Le public, choqué, l’assimile alors à un accoutrement vulgaire et indécent.
Toutefois, cela n’empêche pas le turban de prospérer au gré des âges et d’être un symbole de distinction et d’originalité pour de nombreux créateurs comme Jean-Paul Gautier en 1980, Prada en 2007 ou la créatrice Donia Allegue de nos jours.
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