La mode des années 40, c’est celle d’un monde en guerre. Mamzelle Swing vous en dit plus sur cette période particulière, où les remous d’un conflit généralisé se ressentent jusqu’aux looks.
Se vêtir dans les années 40 : quand les civils se « débrouillent »
Au début des années 1940, la guerre vient tout juste d’éclater. On ne peut pas s’habiller comme on veut : les femmes qui ont vu partir leurs hommes au front se débrouillent. Il s’agit notamment de trouver comment rester classe, élégante, sans pouvoir faire de folies : les tickets de rationnement viennent restreindre les choix. Comme toujours dans l’histoire de l’humanité, les gens rivalisent d’ingéniosité pour s’adapter à la situation ! C’est alors que le « recyclage » est mis au goût du jour. On va jusqu’à récupérer des étoffes ornementales, des rideaux, pour compenser le manque en lin ou en soie. Les chaussures sont boisées, parce qu’on mobilise les matériaux disponibles.
Le sens du pratique…
C’est bien connu : la population civile est majoritairement composée de femmes pendant la guerre. Elles sont alors mobilisées, appelées à des tâches manuelles généralement réservées aux hommes. Les vêtements doivent devenir pratiques, notamment pour les déplacements et le confort au moment de travailler : ces dames portent parfois le pantalon (jusque-là exclusivement masculin), les vestes prennent la place des manteaux, les foulards dans le vent ont des relents d’émancipation.
Mais il n’y a pas que ce phénomène d’adaptation qui caractérise la mode des années 40. Les femmes, surtout dans les couches aisées, veulent faire un pied-de-nez aux tailleurs guindés, aux costumes austères que tentent d’imposer les Allemands, eux qui ont des ambitions de domination jusque dans la haute-couture. On se moque des conventions, et ce sont sans doute les chapeaux, souvent beaucoup trop grands, qui sont le plus représentatifs du mouvement. À mesure que la fin des hostilités approche, les robes se rallongent, les décolletés en U s’esquissent. Puis quand le conflit s’achève, le New Look de Dior crée de nouvelles tendances : les jupes sont amples, les jambes respirent… un vent de liberté souffle aussi sur la mode.