Né le 18 mai 1913 dans une maison de Narbonne devenue aujourd’hui le musée Charles Trenet. Conservant un train de vie de de bourgeoisie malgré l’arrivée de la Première Guerre Mondiale, son goût pour la musique naîtra au son du piano de sa mère qui joue régulièrement le morceau Hindustan ainsi qu’au son des standards de jazz que le phonographe de famille, lui permet d’écouter.
Au début des années 30, il quitte Narbonne pour Paris où il exercera son premier travail en tant qu’accessoiristes au cinéma … il rencontre alors Jean Cocteau, Max Jacob. Il compose à cette époque ses premières chansons pour le film « Bariole » de Benno Vigny – second mari de sa mère.
En 1933 il forme le duo « Charles et Johnny » avec son ami le pianiste suisse Johnny Hess – à l’origine du succès de « Vous qui passez sans me voir », interprété par Jean Sablon. Un duo interrompu par le service militaire en 1936. C’est sous les drapeaux qu’il compose et écrit ses chansons les plus célèbres comme « Ya d’la joie », « Je chante » « Fleur bleue » qu’il confie d’abord à d’autres interprètes.
En 1937, une fois son service terminé, il débute une vraie carrière solo, avec son premier enregistrement chez Columbia – avec « Je chante » et « Fleur bleue ». Puis c’est en janvier 1938 qu’il se réapproprie « Y’a d’la joie », suivi en mars 1938 par son premier grand triomphe au music-hall l’A.B.C.
En cette même année, il devient acteur et vedette de 2 films : « La Roue enchantée » et « Je chante », qui s’en suit par une tournée internationale avec son nouveau style vestimentaire qui deviendra une identité. Complexé par son visage poupin, il ne se présentera pus désormais, qu’avec ses cheveux crêpés, son chapeau de feutre mou, son complet bleu et l’œillet rouge fixé à sa boutonnière.
Pendant l’occupation, Trenet se consacre au cinéma, période durant laquelle il joue dans 6 films différents, dont « Adieu Léonard » écrit par Jacques Prévert, qui pour bon nombre de cinéphiles, reste en mémoire.
En 1941, il fera un passage éclair aux Folies Bergères pour interpréter « Espoir » et « Douce France » de quoi apporter un peu de légèreté dans cette dure période. Il interrompt rapidement ce passage après avoir découvert des soldats allemands dans le public.
Entre 1945 et 1954, il voyage à travers le monde en commençant par l’Amérique. A son retour en France, il constate qu’il n’a pas été oublié et présente de nouvelles chansons comme « La Mer ».
La vague des yéyé au début des années 60, l’écarte un peu de la scène. Il en profite pour écrire un roman « Un noir éblouissant ». Il reviendra sur scène et en studio en 1971 pour faire ses adieux en 1975 à l’Olympia. Puis, il finit par se laisser convaincre et revient sur la scène du festival Juste pour rire de Montréal, dès 1983 et ne la quittera finalement plus.
En 1993 il fête ses 80 ans sur la scène de l’Opéra Bastille. En 1999, il enregistre sa dernière chanson « Les poètes descendent dans la rue » et donne son dernier concert. Il s’éteindra en 2001.
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