Signé Jacques Becker, Casque d’Or est sans doute l’un des films les plus emblématiques de Serge Reggiani et Simone Signoret. Sorti en 1952, le film se déroule à la Belle Époque, dans le milieu délinquant, avec pour cadre, notamment, une guinguette en bord de Marne.
Voici le synopsis de Casque d’Or. Les Apaches (c’est ainsi que l’on surnommait les voyous de Paris) de la bande à Leca hantent le quartier de Belleville. Ils ont investi, avec leurs femmes, dans une guinguette du bord de Marne. Marie (interprétée par la belle Simone Signoret), une prostituée surnommée Casque d’Or en raison de sa chevelure, s’est fâchée avec son amant, Roland (William Sabatier). Surgit alors Raymond (Raymond Bussières), accompagné de son ami d’enfance, Manda (Serge Reggiani, magnifique), un ancien apache reconverti en charpentier sérieux et convaincu.
Entre les deux, vous l’aurez compris, le coup de foudre est immédiat. Naîtra une passion destructrice, sur fond de rivalité au sein du gang… Ce film inspirera de nombreux cinéastes, tels que François Truffaut, chantre de la Nouvelle Vague dans les années 50 et 60.
Casque d’Or est une véritable reconstitution de la Belle Époque, haute en couleur, bien que filmée en noir et blanc. Pourtant, ce fut un échec, en France, à sa sortie, alors que le succès fut immédiat à l’étranger. Un succès dû à l’histoire d’amour, au scénario, mais également aux décors. Les extérieurs sont tournés à Annet-sur-Marne, à Meaux et à Ménilmontant.
Dans Casque d’Or, la guinguette est parfaitement décrite. Il faut dire que les guinguettes prennent leur essor à la fin du XIXe siècle. Avec l’exode rural et la révolution industrielle, Paris s’est agrandi et les Parisiens sont déjà en mal de verdure ! Ouvriers et employés prennent donc, le dimanche, le chemin de la Marne. On organise, dans ces guinguettes, joutes nautiques, courses d’aviron et concours de force. On danse, on flirte. On retrouve ces lieux dans de nombreuses œuvres, notamment celles des peintres impressionnistes. Mais également dans certains romans, comme Le Bonheur des Dames de Zola. Les guinguettes seront mises à mal d’abord par la Première Guerre mondiale, puis par la crise de 1929.