Si les ballerines Repetto ont, aujourd’hui, fait le tour du monde et des opéras, il faut savoir que leur histoire remonte en 1947. C’est à cette date en effet que Rose Repetto crée des chaussons adaptés à la danse, à la demande de son fils, le jeune danseur Roland Petit, qui revient souvent les pieds abîmés de ses cours. Bonne couturière, elle fabrique sa première paire de chaussons selon la technique du « cousu-retourné ». Il s’agit en fait de coudre la semelle en cuir à l’envers, avant de la retourner.
L’atelier de Rose Repetto est alors situé à quelques pas de l’opéra de Paris. En 1959, elle installe sa boutique à une adresse prestigieuse, le 22, rue de la Paix. Il faut dire que les chaussons Repetto ont acquis, en une décennie, leurs lettres de noblesse puisqu’en 1956, Rose Repetto a créé, à la demande de Brigitte Bardot, grande star de l’époque et ancienne danseuse, les ballerines Cendrillon. Ces dernières sont désormais indissociables du film Et Dieu créa la femme, dans lequel Bardot est au firmament de sa carrière. De nombreuses pointures de la danse se fournissent alors chez Repetto : Maurice Béjart, Rudolf Noureev ou encore Mikhaïl Barychnikov.
Dans les années 70, c’est une autre figure mythique qui offre la meilleure publicité aux chaussures Repetto. Serge Gainsbourg tombe sous le charme du modèle Zizi, qu’il portait souvent pieds nus et que Rose Repetto avait créé pour sa belle-fille, Zizi Jeanmaire. Il devient alors l’ambassadeur de la marque.
Après la mort de Rose Repetto, en 1984, la marque se banalise et tombe en désuétude. Il faut attendre 1999 et que Jean-Marc Gaucher reprenne les rênes de la société pour que celle-ci retrouve de sa splendeur. Il fait de Repetto une marque de luxe, avec des ballerines vendues à 150 euros la paire. Il l’internationalise également, en nouant des partenariats avec des créateurs et des marques judicieusement choisis, comme Karl Lagerfeld en 2009.
Aujourd’hui, Repetto n’est plus seulement une référence en matière de ballerines. La marque s’est diversifiée dans les escarpins, les babies, les bottes ou encore les mocassins. En 2012, elle lance une ligne de prêt-à-porter et sort son nouveau parfum en 2013. Son site de production, installé depuis 1967 en Dordogne, a même été agrandi de 3000 m² en 2011 pour répondre à la demande grandissante.