Si l’on associe souvent les années 30 à celles de la crise mondiale, ce sont toutefois des années de grandes créativité en matière de joaillerie. Le début de la décennie reste influencé par le vent de liberté qui a soufflé dans les Années Folles, au sortir de la Première Guerre mondiale. Les bijoux suivent alors la tendance, et sont marqués par une envie de progrès et de modernisme.
Les créateurs font alors la part belle aux formes géométriques : cercle, rectangle, cône et triangle sont utilisés pour les boucles d’oreille ou les bagues, notamment. Une tendance qui doit aussi son apparition à celle du mouvement cubiste, dont Pablo Picasso est, en peinture, le fer de lance. Des formes nouvelles sont inventées. Une des figures de cette nouvelle tendance est Jean Desprès, orfèvre reconnu.
Au niveau des matières, on commence à délaisser les pièces précieuses pour se tourner vers les pierres fines telles que le lapis-lazuli ou le corail. Ces matières sont moins onéreuses que le diamant ou le saphir par exemple, et permettent des créations hautes en couleur. Les créateurs puisent également leur influence au Moyen-Orient, en empruntant notamment le jade à la Chine.
Si l’on aime, dans les années 30, mixer les matières, on s’amuse également à créer des jeux de mat et de brillant et de transparent et d’opaque. On parle de bijoux Art Déco, dont la pièce emblématique est sans aucun doute la broche.
Cette folie créatrice se tarit toutefois à la fin des années 30, quand s’annoncent les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale. On revient à des « valeurs sûres » et aux bijoux en or, matériau dont la valeur monte, notamment aux États-Unis. Les formes redeviennent lourdes et tarabiscotées.
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