Il a régné en maître sur les magazines féminins pendant plus d’un siècle. Le Petit Écho de la Mode est paru de 1880 à 1983, une longévité exceptionnelle.
C’est donc à la fin du XIXe siècle, en 1880, que Charles Huon de Penanster, jeune député-sénateur des Côtes du Nord, rachète une affaire de presse dans la région parisienne et lance le titre familial Le Petit Écho de la Mode. Le journal traite de questions vestimentaires, culinaires, de santé et culturelles. Il rencontre un franc succès, si bien qu’en 1901, la maison d’édition et l’imprimerie prennent leurs quartiers à Paris, rue Gazan, en face du parc Montsouris.
Le succès du Petit Écho de la Mode est freiné par la Première Guerre mondiale, période pendant laquelle le papier est rationné. Le magazine ne comprend alors plus que huit pages. Il reprend des couleurs dans les années 20, où de nombreuses revues sont créées en parallèle telles que Lisette, hebdomadaire pour les filles, Pierrot, son équivalent pour les garçons, ou encore Rustica, qui aborde les questions de jardinage et de bricolage et que l’on trouve encore en kiosque aujourd’hui.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le journal connaît un nouveau coup dur et voit sa pagination réduite. Les Éditions de Montsouris innovent cependant, et lancent des collections de petits romans afin de compenser la baisse d’activité et conserver ses salariés.
Le Petit Echo de la Mode bat son plein dès la fin des années 40, où il retrouve son lectorat d’avant-guerre et passe la barre du million d’exemplaires vendus. Au plus fort de son succès, les ventes atteignent même 1,5 million d’exemplaires en 1950.
Mais dans la décennie 1950, la concurrence d’autres magazines se fait de plus en plus féroce. Notamment celle de Femmes d’aujourd’hui, un autre hebdomadaire jugé plus moderne. Les Éditions de Montsouris sont obligées de se moderniser, elles s’équipent donc de rotatives et créent un véritable complexe industriel dans l’Essonne. Mais les ventes continuent de baisser, même si la société reste la première entreprise française pour les patrons de couture.
Le Petit Echo de la Mode voit ses budgets réduits et doit faire face à la concurrence de la télévision. Le magazine est racheté par son concurrent de toujours, Femmes d’aujourd’hui, en 1977, avant de disparaître au début des années 80.