25 mai 1946, 5h05. Le Dr Petiot est guillotiné. Une exécution qui fait suite à sa condamnation à mort, tombée le 4 avril 1946 après plusieurs jours d’un procès exceptionnel qui s’est ouvert le 18 mars 1946. Exceptionnel car Marcel Petiot comparaît pour 27 assassinats.
C’est le 11 mars 1944, pendant l’Occupation allemande, que les pompiers sont appelés par des voisins du Dr Petiot, incommodés par une odeur nauséabonde. Ces derniers avaient tenté, sans succès, de joindre le propriétaire de l’hôtel particulier situé au 21, rue de la Sueur. Les hommes du feu fracturent la fenêtre, entrent dans la demeure et découvrent… un véritable charnier. Des cadavres humains dépecés, sur le point d’être incinérés. Le Dr Petiot arrive sur ces entrefaites. Sans perdre la face, il explique que ce sont des corps de Nazis qu’il a tués lui-même. Les policiers le croient, l’homme est libre.
Mais plus tard, la police découvre également, au domicile du Dr Petiot, 72 valises, une cave aménagée, des doubles portes, une chambre à gaz avec une porte pourvue d’un judas pour voir mourir les victimes, et un puits rempli de chaux vive. Ses victimes sont en fait des Juifs et des malfaiteurs en cavale, à qui Petiot faisait croire qu’il allait les faire passer de façon clandestine en Argentine. Elles se rendaient chez Petiot avec… des valises et leurs biens de valeur. Petiot se volatilise après la perquisition.
Plus tard, on se rend compte que l’homme possède un passé des plus troubles : interné à plusieurs reprises dans un hôpital psychiatrique, il comparait souvent en justice pour des affaires de vols. En 1926, sa maîtresse, la jeune fille de patients, disparaît mystérieusement. En 1933, le témoin d’une affaire de meurtre dans lequel il est lui-même impliqué, décède étrangement après une visite au cabinet…
À la Libération, un mandat d’arrêt est lancé contre celui qui s’est engagé, de façon opportuniste, dans les Forces Françaises Intérieures. Le journal Résistance publie un article intitulé « Petiot, Soldat du Reich ». Petiot fait valoir son droit de réponse. Il envoie une lettre… manuscrite. Il est arrêté à Paris le 31 octobre 1944. On connaît la fin de son histoire. Les biens des victimes n’ont jamais été retrouvés.