Autrefois exclusivement masculin, le pantalon fut progressivement associé à la femme, à partir du XVIIIe siècle. Mais avant de parvenir à la démocratisation totale du pantalon féminin, il fallut attendre un certain nombre d’années. Retour sur l’histoire du pantalon et de la femme.
Jusqu’à l’arrivée de la Révolution, les mœurs (en particulier l’église) condamnent vivement le port du pantalon pour la gent féminine. Les femmes qui portent le pantalon sont considérées comme des « filles de petite vertu », loin de la femme raffinée et discrète.
A l’ère de la Révolution, un esprit d’égalité citoyenne prend place dans la société française. On voit apparaitre les premières femmes porteuses de pantalon. Toutefois, ce vent de liberté ne soufflera qu’un temps : le 16 Brumaire de l’an IX (soit le 7 novembre 1800), le gouvernement révolutionnaire met en place un décret intitulé « permission de travestissement ». Autrement dit, les femmes voulant porter le pantalon devaient se rendre à la Préfecture pour demander l’autorisation de s’habiller en homme.
Quelques années plus tard, en 1909, cette permission se voit quelque peu élargie : la femme peut désormais porter le pantalon pour la pratique du sport (sport, ski, équitation…).
A la fin du XIXe siècle, certaines femmes tentent de changer la donne. Parmi les icônes révolutionnaires figurent George Sand, habillée en homme et fumant la pipe, ou encore Hélène Brion, une institutrice arborant fièrement ce vêtement masculin.
En 1920, de plus en plus de femmes tentent l’aventure, mais seulement en intérieur, de peur d’être aperçues avec un pantalon en pleine rue. Seules les femmes exerçant un « métier d’homme » dans les champs, à la mine ou à l’usine faisaient exception à la règle.
Dans les années 30, des célébrités tentent de démocratiser le port du pantalon féminin. Marlene Dietrich, Katharine Hepburn ou Greta Garbo s’affichent en couverture de magazine habillées d’un pantalon et vont même jusqu’à porter le smoking ! Un véritable choc pour l’époque.
Au fil des années, le pantalon entre progressivement dans les mœurs. Mais il faudra attendre les années 1960 pour le voir entrer au palmarès des incontournables de la mode féminine. Sous l’influence de stylistes comme André Courrèges et Yves Saint Laurent, les femmes adoptent peu à peu cet article qui n’est désorm ais plus considéré comme exclusivement masculin.
Les pantalons et tailleurs chics font leur grande entrée, incarnés par des figures mythiques comme Marilyn Monroe, Jane Birkin ou Brigitte Bardot. Dans les années 70, les célébrissimes pattes d’eph (pattes d’éléphants) entrent en scène accompagné de leurs incontournables compensés. La femme s’est enfin libérée et laisse libre cours à son imagination !
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