Marquées par le contexte de la guerre, puis de la libération et de l’ouverture de la maison Christian Dior, les années 40 connaissent une mode mouvementée qui n’a de cesse de se réinventer.
L’occupation allemande a de multiples incidences sur la mode, à commencer par son état d’esprit : symbole du patrimoine culturel français, la mode offre un moyen d’exprimer un désir de résistance à l’oppression et à la morosité de la guerre, et ce malgré la fermeture de grands couturiers comme Chanel et Vionner.
En 1941, le rationnement des produits textiles, puis des vêtements, pousse les femmes à chercher de nouvelles solutions pour remplacer le cuir, le coton et la laine : on parle alors du « Système-D ».
La mode est à la récupération: revêtement d’ameublement, rideaux, tout type de matériau se voit recyclé pour donner vie à de nouveaux vêtements et accessoires absolument uniques. Ces années voient l’apparition des chaussures à semelles compensées, grâce à l’utilisation de nouveaux matériaux, comme le liège ou le bois.
L’accent est alors mis sur des coupes à la fois simples et féminines: les jupes et robes sont raccourcies, la taille est soulignée, et les épaules marquées par des vestes très épaulées ou des manches ballon.
Dans le même temps, la popularisation de la bicyclette encourage le port du pantalon, des jupes culottes, des sacs à bandoulières et des vestes courtes, comme les hommes.
Le port du turban, permettant de relever les cheveux au travail tout en accessoirisant sa tenue avec chic, illustre à merveille cette dualité entre coquetterie et commodité.
L’après-guerre est marqué par le retour des divertissements et mondanités, poussant ainsi les femmes à renouer avec leur féminité.
La mode est aux robes longues portées sous des capes, aux épaules nues et aux décolletés en U.
Les coupes sont droites, et les jupes s’allongent progressivement jusqu’aux chevilles.
En 1947, Christian Dior poursuit cette féminisation tout en rompant avec les modèles de coupes traditionnelles.
La sortie de la célèbre collection Corolle marque l’avènement du New Look et de la « femme fleur » : la taille est cintrée pour sublimer le buste et la poitrine, les jupes sont larges et laissent les jambes découvertes d’environ 30 centimètres.
En utilisant 20 mètres de tissu par robe (contre 3 en moyenne) en pleine période de rationnement, Christian Dior provoque la polémique. Malgré cela, le succès du New Look est planétaire et annonce la naissance d’un des plus grands couturiers au monde.
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